Compte tes blessures
Chanteur dans un groupe de musique punk, Vincent, 24 ans, vit avec son père dans une banlieue grisâtre. Il a déjà tatoué la moitié de son corps, son espace de liberté. Avec sa gueule d’ange et son regard incandescent, le monde semble lui appartenir. Mais l’arrivée d’une nouvelle femme dans la vie du père réveille les tensions et révèle les désirs.
On a découvert Kévin Azaïs il y a quelques années avec son rôle (le premier de sa carrière en tête d’affiche) dans Les Combattants de Thomas Cailley où il donnait la réplique à la brillante Adèle Haenel (Suzanne, Les Ogres, La Fille inconnue). Si vous aussi vous trouviez que ce jeune gars crevait l’écran, dites-vous bien que ce n’est rien en comparaison avec la performance qu’il nous livre dans Compte tes blessures.
Vincent, son personnage, chante, danse, hurle, drague, pleure, rit. Et tout ce qui fait l’humanité de Vincent, Kévin Azaïs l’illumine. Aux prises avec un père aussi aimant que rigide, l’arrivée de Julia campée par la sublime Monia Chokri (Les Amours imaginaires, Réparer les vivants) déclenche une folle dynamique qui ébranle les rapports et fait décoller le film.
D’une veine sociale très maîtrisée jusqu’aux portraits intimes qu’il remplit d’émotions, le jeune Morgan Simon ne laisse rien au hasard. Passé par le département Scénario de la Fémis (la première école publique française de cinéma), son premier long métrage (oui, c’est son premier) est le fruit d’un intense travail de développement (Cinéfondation à Cannes, Emergence, Jerusalem Film Lab), et une totale réussite.
Compte tes blessures
Réalisation : | Morgan Simon |
Scénario : | Morgan Simon |
Casting : | Kévin Azaïs, Monia Chokri, Nathan Willcocks |
Pays de production : | France |
Date de sortie : | 25 janvier 2017 |
Durée : | 1h20 |
Interview de Morgan Simon lors du FIFIB 2016 (version intégrale sur Allociné) :
"AlloCiné : Vous êtes devenu cinéphile "sur le tard". Pouvez-vous nous raconter votre cheminement vers le cinéma, et donc ce premier long métrage, Compte tes blessures, présenté au 5ème Fifib ?
Morgan Simon, réalisateur et scénariste : Jusqu’à l’âge de 20 ans, je n’allais jamais au cinéma. Ça ne m’intéressait pas trop. Mes parents ne viennent pas du tout de ce milieu artistique et n’ont pas du tout cette culture-là. Et je n’avais pas forcément l’argent pour aller au cinéma. J’ai fait des études de biologie. Je m’engageais plutôt dans une carrière scientifique. J’ai fait deux ans de biologie, j’ai eu mon diplôme, mais j’ai senti que je n’allais pas faire ça toute ma vie, disséquer les grenouilles.
Je me suis un peu réorienté dans une autre filière qui est la communication. C’est là où j’ai rencontré un professeur qui nous a demandé de faire des films. C’était dans le cursus. J’y ai pris goût, il m’a soutenu, la classe aussi. J’arrivais à raconter des choses alors que je n’avais aucune notion de ce qu’était une caméra, la grammaire du cinéma. Je me suis alors dit que ça pourrait être intéressant de continuer. Je faisais plein de choses tout seul : tourner, monter… Mais j’avais l’impression d’être arrivé au bout de ce que je pouvais apprendre tout seul.
J’ai tenté le concours de la Fémis, j’ai pris un petit temps pour y réfléchir et me nourrir surtout de films. En entrant à l’école, c’est là où les choses se sont vraiment ouvertes. J’ai pu grappiller tout ce que je pouvais pour faire des films. Mais sans forcément au départ me dire que je voulais être réalisateur. Je suis entré en scénario, je voulais écrire des films, c’est ça qui m’intéressait, et je me suis rendu compte au fur et à mesure que j’aimais bien travailler avec les acteurs surtout. Et finalement les films que j’allais écrire, personne n’allait les réaliser vraiment."
Dates | Cinéma(s) | Version(s) |
Du 8 au 14 février | Cinéma Vog - Bazas | |
Du 22 au 28 février | Cinéma Vog - Bazas |