La jeune fille sans main – bijoux de l’animation
La jeune fille sans mains de Sebastien Laudenbach (2016), France, 1h13 – A partir de 14 ans
Animation
En des temps difficiles, un meunier vend sa fille au Diable. Protégée par sa pureté, elle lui échappe mais est privée de ses mains. Cheminant loin de sa famille, elle rencontre la déesse de l’eau, un doux jardinier et le prince en son château. Un long périple vers la lumière..
« La jeune fille sans mains est un chef-d’œuvre du cinéma d’animation. Rares sont les films qui procurent au spectateur une telle sensation de liberté de création et dégagent une telle force. Ce bijou a été inspiré à Sébastien Laudenbach par la lecture du conte éponyme des frères Grimm et il serait injuste de parler d’adaptation car le réalisateur s’est totalement réapproprié ce classique de la littérature et en a fait un film d’une grande modernité, tant dans sa forme que dans son fond. La morale chrétienne du récit des frères Grimm fait ainsi place à la quête d’émancipation d’une jeune fille plus pure que pieuse. Si les grandes lignes de l’histoire ont été conservées, de nombreuses modifications ont été apportées, changeant radicalement le sens du conte et la place donnée au personnage principal féminin. Prendre sa vie en main, ne plus laisser les autres décider pour elle, voilà bien ce que l’héroïne de ce film a l’intention de faire, et elle y parviendra, fort heureusement. Comment ne pas penser à ce moment-là au Conte de la princesse Kaguya d’Isao Takahata, adapté d’un conte bien plus ancien mais mettant lui aussi en scène par la peinture et avec brio un personnage féminin pur et lucide, qui se sacrifie par amour pour ses parents, aveuglés par la promesse de la richesse ? Kaguya, prisonnière de son destin n’aura malheureusement pas la chance de la fille du meunier, même si cette dernière – conte oblige – aura elle aussi connue son lot de souffrances. » Benshi